Lettre ouverte sur les centres d'expulsion et à l'appel à se tenir aux côtés des migrant.e.s !

Les comportements anti-migrant.e.s et les attaques en Turquie se sont intensifiés ces dernières années, et les grands partis politiques reprennent un discours xénophobe à l’approche des élections. Tant le parti au pouvoir que la principale opposition déclarent que les migrant.e.s devraient être expulsé.e.s. De nombreux permis de séjour ont déjà été refusés. Les migrant.e.s sont les boucs émissaires de toutes sortes de problèmes sociaux, notamment de la pauvreté, même s’ils vivent dans des conditions désastreuses de la politique migratoire du pouvoir en place. Les travailleurs et travailleuses migrant.e.s, qui sont souvent non régularisés et obligés à accepter de travailler à de très bas salaires, paient la note de la crise économique actuelle. Les seuls bénéficiaires de cette situation sont la classe politique et le capitale.

Ces deux derniers mois, nous avons assisté à des opérations policières et à des attaques sans précédent dans des quartiers à forte densité de migrant.e.s. Chaque migrant contrôlé par la police se voit demander ses papiers, et ceux et celles qui ne portent pas de pièce d'identité sont envoyé.e.s directement vers des centres de renvoi sans aucune procédure légale. Certain.e.s migrant.e.s ont même signalé que leurs papiers avaient été détruits lors du contrôle. Dans un cas, des touristes marocains ont été pris pour des Syriens et expulsés vers la Syrie sans même qu'il y ait une réelle vérification de leurs papiers. Par peur d’être arrêtés, les migrant.e.s sans papiers ne quittent pas leur domicile et ne peuvent donc pas travailler ni payer leur loyer.

Les femmes migrantes et les personnes LGBTI+ en situation irrégulière, dans ce climat, ne peuvent pas accéder aux mécanismes de plainte sans conséquence auprès des autorités. Sona, par exemple, s’est plainte de violences masculines dans un commissariat de police et a été envoyée dans un centre de renvoi et forcée d’être expulsée « volontairement ». De nombreuses femmes comme Sona sont piégées dans un cycle d'exploitation et de violence, tandis que les immigré.e.s LGBTI+ sont exposé.e.s à la haine, à l’homophobie et à la transphobie, et même s’ils et elles sont les victimes de l’agression, ils et elles sont renvoyé.e.s vers les Centres d'expulsion lorsqu’ils et elles portent plainte.

Pendant ce temps, les centres de renvoi dépassent désormais largement leur capacité et les besoins les plus élémentaires des migrant.e.s, tels que l’hygiène, la nutrition et la ventilation, sont loin de leurs permettre un cadre de rétention décent. Ils et elles sont soumis.e.s à des violences psychologiques et physiques telles que des fouilles intégrales, des insultes, des coups, des menaces et des humiliations, et sont la cible d'attaques racistes, de torture et d'autres formes de mauvais traitements.

Nous pensons que tous ceux qui souhaitent vivre dans ce pays en ont le droit et nous voulons vivre ensemble. Nous pensons que les migrant.e.s ne sont pas la source de nos problèmes, mais qu'en revanche la classe politique et le capital le sont. Nous pensons que les conditions inhumaines imposées aux migrant.e.s doivent cesser immédiatement et que la politique migratoire doit être réécrite conformément à l’égalité des droits fondamentaux.

En tant qu'initiative ‘Nous voulons vivre ensemble’, nous appelons toutes les institutions et tous les individus qui valorisent la dignité et l'égalité des droits humains à signer et à diffuser cette lettre ouverte. Nous devons agir de toute urgence contre le racisme et la haine anti-migrants !

Arrêtez immédiatement les opérations contre les immigrants !

Fermez tous les centres d'expulsion !

La restriction géographique imposée par la Turquie dans la Convention de Genève devrait être levée et le statut de réfugié devrait être accordé aux citoyens et citoyennes de tous les pays !

Le mémorandum de réadmission signé avec l’Union européenne doit être annulé !

Que les immigré.e.s aient accès au droit à l’éducation, à la santé, au logement, au travail et à la libre circulation !

INSTITUTIONS SIGNATURES

Ankara Gökkuşağı Aileleri Derneği (GALADER), Ardıç Dayanışma Derneği, Bilim, Sanat, Eğitim, Araştırma ve Dayanışma Derneği (BİRARADA), Birlikte Yaşamak İstiyoruz İnisiyatifi, Çağdaş Hukukçular Derneği (ÇHD), Çağdaş Hukukçular Derneği (ÇHD) - İstanbul Şubesi, Demokrasi için Birlik (DİB), Deri Tekstil Kundura İşçileri Derneği, Devrimci Kültür ve Dostluk Derneği (DKDD), Devrimci Parti, DİSK Gıda-İş Sendikası, Emek Partisi (EMEP), Emek ve Adalet Platformu, Feminist Afet Politikaları ve Ekolojik Mücadele (FAPEM), Foça Barış Kadınları, Göç Araştırmaları Derneği (GAR), Göç İzleme Derneği (Göç-İz), Göçmen Dayanışma Ağı/ Ankara, Göçmen Dayanışma Derneği, Göçmen Sendikası Girişimi, Göçmen Yardımlaşma ve Dayanışma Derneği, Hak İnisiyatifi Derneği, Halkların Demokratik Kongresi (HDK) Göç ve Mülteciler Meclisi, Halkların Demokratik Partisi (HDP) Göçmen ve Mülteciler Komisyonu, Halkların Köprüsü Derneği, Hevi LGBTİ+ Derneği, İnsan Hakları Derneği (İHD) - İstanbul Şubesi, İşçi Demokrasisi Partisi (İDP), İzmir Müzisyenler Derneği, Kadın Savunma Ağı, Kamu Emekçileri Sendikası (KESK), Kaos GL Derneği, Lambdaistanbul LGBTİ+ Dayanışma Derneği, Maltepeli Kadın+lar, Mayısta Yaşam Kooperatifi, Mor Dayanışma, Mülteci Medyası, Özgürlükçü Hukukçular Derneği (ÖHD) - İstanbul Şubesi, Partizan, Pembe Hayat LGBTİ+ Dayanışma Derneği, Polen Ekoloji Kolektifi, Sosyalist Dayanışma Platformu (SODAP), Sosyalist Yeniden Kurtuluş Partisi (SYKP), Suriye Demokratik Sol Partisi – İstanbul, Tarlabaşı Dayanışma Grubu, Toplum ve Hukuk Araştırmaları Vakfı (TOHAV), Toplumsal Dayanışma İçin Psikologlar Derneği (TODAP), Toplumsal Özgürlük Partisi (TÖP), Yeni Demokrat Gençlik, Yeni Demokrat Kadın, Yeşil Sol Parti (YSP) Mültecilerle Dayanışma Çalışma Grubu

(Pour signer la lettre ouverte, vous pouvez nous contacter à l'adresse suivante : birlikteyasamakistiyoruz@gmail.com)

Pour suivre les chants : https://docs.google.com/document/d/14PITi6Ji0dyAVTfsaYodoaIPGi0BWpB-SsbOEXXLc1o/edit



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